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"Twenty years from now you will be more disappointed by the things you didn't do than by the ones you did do. So throw off the bowlines, sail away from the safe harbor. Catch the trade winds in your sails. Explore. Dream. Discover." - Mark Twain

mardi 11 octobre 2011

L'automne est arrivé



De retour au travail, l'escalade a repris toute la place. Une période de remise en forme s'imposait depuis mon périple dans le Nord où j'ai eu un repos forcé de l'escalade. Étrangement, après avoir passé 7 semaines à réfléchir à la grimpe et à l'anticiper, je reviens meilleure, plus motivée, avec une meilleure tête. Ainsi, l'escalade continue de prendre une grande place dans mon quotidien.

Maintenant l'automne est arrivé et c'est la saison pour profiter de la roche. Des fins de semaine de grimpe à l'extérieur, plus fraîches plus froides, avec un soleil doux qui nous réchauffe au lieu de nous assommer. Du temps sec qui nous permet de mieux grimper, de coller à la roche. L'automne, le corps grimpe bien, le corps grimpe mieux.

Pour ce long week-end de l'Action de Grâces, Dame Nature a bien voulu nous laisser voir le ciel bleu. Merci enfin! C'est l'appel du grand air et de l'aventure qui nous a dirigés vers un nouveau site d'escalade, soit Tawachiche. Après y avoir laissé une épaisseur de peau et de revenir au bercail avec des mains qui, on dirait, ont fait la guerre à un chat griffé ou encore des barbelés, on en redemande quand même...  Et on a mal partout! Un nouveau site d'escalade à découvrir pour les fervents de l'aventure, du trad, des fissures et de la tranquillité. Fuir les foules pour se retrouver dans le fond des bois, seul avec ce grand mur de plus de 80 mètres qui s'érige fièrement à quelques pas du lac. La verticalité du mur est impressionnante. Le site est enchanteur. Le potentiel du site est surprenant. La fin de semaine est réussie!





Olivier Ouellette se réchauffe dans Mercure.

Accessible par canot. Nala aime bien ne pas avoir à se mouiller.

jeudi 28 juillet 2011

Late night hunt

I was sleeping for about an hour or so when I heard my roommate screaming like she had just seen a ghost. She ran out of her room as fast as possible smashing the door back. Through the walls, I could hear my roommate breathing heavily. Well, I thought, she must have had a terrible nightmare or saw a really ugly creature in her room. However, I quickly chased away the second option because in Kangiqsualujjuaq, with a average temperature of 10 C in July, we don’t have much in the way of weird creatures. When I looked at my watch, it was 1:45 AM. Disappointed, I thought that I must have just fallen asleep a few minutes ago although I knew I was in bed around 12:00. Thanks to the strong migraine medicine I took right before going to bed with an empty stomach, I felt nauseous. Hence, I couldn’t really fall back asleep. After hearing her scream I was curious if I should go check on her. But I thought, she is big girl and big girls don’t cry. I tried to fall a sleep again but my nausea kept telling me that I should fill up my stomach a bit. That was just enough to convince myself to wake up and get myself a bowl of cereal and see if my roommate was alright. There, on the couch, in the living room, my roommate was with her sheet and pillow looking a bit panicky trying to kill some time because they was no way she could go back in this room.

I asked her: “What happened? Having a nightmare?” “No she said, I think there is a rat in my room!” I start laughing -  option two couldn’t be as stupid as that. “A rat, really? Have you seen it?” She gestured “it was that big” (holding her fingers a few inches apart). A rat? I didn’t know a rat could go into a house like this as easily. Honestly, I doubted her. “A rat, really? Are you sure it was not like a mouse?”  “Well I don’t know, it’s big. I heard it scratching around my bed”.

I tell ya, my roommate couldn’t really move. She did not want to walk on the floor or leave the living room. She was too scared. However, I totally wanted to see this thing and trap it in the room. I immediately went in the room – well after I carefully put on my shoes. I’m pretty confident, but not as such when going barefoot in an 8 X 8 foot room with what she thought was a rat. As soon as I entered the room  I saw it beside the headboard. AHHHHHHHHH! My turn, I screamed! Jeez, the thing was big. A big, dark brown, furry 4 legged thing the size of the palm of my hand. I went out of the room. My ego boosted up a bit seeing my roommate paralyzed at the end of hallway. I was really excited. We didn’t have any traps or anything. I decided to look for a cardboard box to trap the thing inside it. But I’m not stupid, we would need bait. With a bit of peanut butter and the box I went into the sinister zone… I moved the furniture around to organize a trapping zone. But I forgot one little hole between the wall and the box and it scurried across the room and in between my legs! AHHHHHH again! I burst out of the room laughing and laughing. The thing was just a fieldmouse! But a really big one like I’ve never seen before. My roommate was looking at me, laughing as sincerely as me! Screaming is instinctive! The reaction was immediate. Couldn’t have been better.  But the laughing after was just my way of talking to myself, reassuring myself that it was just a small thing. Little creatures don’t eat big ones. I was starting to have some real fun here!

After a few attempts, I finally managed to trap it in a corner with furniture and boxes around. I was perched on a desk as the little guy finally ran into the box. Flip the box, closed it. Direction: outside! Got the mouse, get it out. Go-Go-Gadget Sophie. I felt brave and was really proud. As for my roommate, she couldn’t sleep back in that bed so she slept in our other roommate’s bed (who was on vacation). Me, I sat at the table and finally got myself a bowl of cereal, relaxing before going back to bed hoping to get a bit more sleep. It was 3:00 AM, and up North, that is when the sun comes up. Good morning!


mardi 26 juillet 2011

Exercice de patience et d'adaptation

Cette semaine je réalise que les Inuits, en tout cas ceux que je connais, n’ont aucune perception du long terme. Je n’ai jamais vu des gens vivre autant dans le moment présent. Et quand je parle de moment présent, je ne parle plus du côté philosophique voire épicurien du moment présent et du bonheur. Je parle tout simplement de l’engagement, des rendez-vous, de la planification, de l’agenda. À un certain point, tu ne peux pas juste te fier à l’instant présent. Quand ton prof te demande d’être là comme prévu et que tu réponds que tu seras là, on s’attend à ce que tu te présentes au rendez-vous. Ainsi, j’ai compris. Trois fois plutôt qu’une, qu’ici, ça ne servait à rien de se créer des attentes envers les gens et qu’il ne fallait pas se fier à leur parole quand le sujet de la conversation incluait les concepts d’heure, de rendez-vous, d’horaire, de journée suivante ou pire, des semaines prochaines.

Mercredi, à mon groupe de trois, j’annonçais que le lendemain on se verrait à la piscine à 11h00 plutôt que 10h. Le lendemain, j’étais au poste à 11h00 (je ne suis quand même pas dupe au point d’arriver à l’avance à mes cours…). Et j’ai attendu. Une heure plus tard, à 12h, il n’y avait toujours aucun signe de mes candidats. Pourtant, j’avais vu Jamie à l’extérieur de la porte de la piscine vers 11h30. Le saluant et lui faisant signe de rentrer à travers la fenêtre, il hocha de la tête en acquiesçant et me renvoya mes salutations. À ce moment, je croyais bien qu’il serait dans la piscine d’ici quelques minutes. À 12h, il n’était toujours pas entré dans l’enceinte de la piscine. J’apprenais le lendemain qu’il avait changé d’idée: rendu au vestiaire, il avait décidé de retourner chez lui. Ça ne lui tentait plus. Pour ce qui est des deux autres, ils ne se sont même pas montrés le bout du nez. Je rêve!

Puis jeudi après-midi, même chose. Seule à la piscine, j’attends mes trois candidats, sans me faire trop d'illusions. Évidement, personne. Je décide de les appeler pour leur dire de se présenter demain, vendredi 10h à la piscine. Par je ne sais quelle force, vendredi matin, 10h30, ils étaient tous là prêts à nager. Soulagée, j’ai pu enfin leur annoncer le plan de match de la journée ainsi que du week-end. Il ne me restait plus que jusqu’à lundi pour finir le programme et les évaluer. Ainsi, je leur spécifie que ce soir et samedi, un cours de premiers soins général sera donné et qu’il faudrait vraiment qu’ils y assistent. Malheureusement, Jamie et Jonathan m’indiquent qu’ils travaillent. Je convaincs cependant Darrel d’y être. Enfin, je rappelle aux gars que je termine le cours lundi par une évaluation et entraînement lundi matin 10h-12h et ensuite je les invite chez moi pour un dîner pour les remercier et souligner la fin du programme. Vendredi soir, Darrel est là, à mon plus grand étonnement, avec deux autres personnes du village qui suivront le cours également. À 22h30 le cours se termine et j’indique qu’on se revoit le lendemain à 10h00.  – Ici, il faut spécifier qu’à chaque fois qu’il est question d’heure, je leur donne le choix. Quelle heure semble le mieux pour vous? Vous comprenez que j’ai 8h d’enseignement à vous donner, est-ce que vous préférez commencer tôt ou tard, etc… Tous s’accordent pour 10h00.

Samedi matin, je suis dans ma classe à 10h00. À 10h40, les deux personnes arrivent. Il manque toujours Darrel. Connaissant de plus en plus la routine, je décide d’aller appeler Darrel immédiatement. Il répond. Comme s’il n’avait jamais entendu parler du cours, il semble ne pas vouloir venir au cours. Je le convaincs, lui dis
 que je l’attends. D’un ton peu convainquant, il consent à venir au cours. Deux heures après avoir débuté le cours, je perds tout espoir de certifier Darrel en premiers soins général. Il fallait s’y attendre. Autre fait intéressant durant cette longue journée de cours : selon leur souhait, j’ai donné 1 heure pour dîner au couple qui suit le cours, ils en ont pris deux. Rien de moins. Pour ce qui est de Darrel, il m'apprenait lundi que samedi, le cours ne lui tentait tout simplement plus.

Puis samedi en après-midi, Jamie s’introduit pour venir voir le cours rapidement. Comme il est là, j’en profite pour lui rappeler l’horaire de lundi. Si j’ai appris quelque chose ici, c’est bien ça : quand tu croises ton monde, rappelle-leur leur prochain cours/rendez-vous/activité avec toi. Tel leur agenda personnel, tu auras plus de chance de les voir à ton cours le lendemain, s’il te consulte souvent. Donc, je lui rappelle l’horaire de lundi. Entraînement + dîner pour souligner la fin du cours. Et là, il me répond à demi-voix qu’il ne sait pas si il pourra être là, car il doit monter des tables de pool au Youth Center. Et moi de répondre que c’est la dernière journée du cours, vendredi, tu me disais que tu allais être là, et maintenant, rien n’est plus certain? Impossible pour toi de te libérer entre 10h-13h ? Pour vrai, il faut bien que tu manges dans ta journée! Jamie me regarde, un peu mal à l’aise, mais surtout déboussolé par un horaire aussi serré et me dit : on verra.

Finalement, lundi 10h, j'étais au rendez-vous. À 10h30, Jonathan était là, seul. Un peu plus d'une heure plus tard, les 2 autres arrivaient. Après 45 minutes de piscine, c'était l'heure de dîner. Deux personnes se sont présentées.

Morale : un jour à la fois c’est bien assez. Une chance que j’ai un petit côté j’aime-ça-rien-faire qui s’improvise une journée de temps en temps, car franchement mon côté planificateur et ordonné prendrait tout un coup ici.

dimanche 24 juillet 2011

Observation de la faune de mon salon

Il y a deux semaines, un lundi soir en sortant de la piscine, un attroupement de personnes regardaient de l'autre côté de la rive.

 À mon grand étonnement, il s'agit d'un ours noir. Bien que de mon point de vue, on dirait plutôt une grosse roche noire dans le fourrage vert, mais le petit point noir se met à bouger! Je cours chercher mon objectif afin d'avoir une meilleure vue. De mon salon, je peux encore voir l'ours.


Nous habitons la plus belle place de la ville. Mon écran géant, c'est ma grande fenêtre du salon qui me permet d'observer les hauts et les bas de la marée.



Je rejoins donc le groupe de jeunes sur un pic de roche qui avance vers la baie. Tous plus émerveillés les uns que les autres, on observe attentivement les moindres mouvements de ce baribal. Tour à tour les enfants me demandent de regarder à travers mon objectif photo. Certains adultes font de même. 

C'est dans ces endroits que Chrystèle et moi sommes allées se promener 2 semaines plus tôt, de l'autre côté de la baie. C'est un peu ça le hic ces temps-ci. En direction Nord-Est, direction intérieure des terres, la forêt d'arbres accueille à bras ouvert les ours noirs. Et on en a eu la preuve! Une maman ours et son bébé ourson sont venu rejoindre le gros point noir. 

En direction ouest, vers l'aéroport, l'endroit où j'aime bien courir, un ours polaire a été vu. Fait intéressant, c'est également dans le même coin vers où je suis partie seule avec mes deux chiens marcher pendant 3 heures... Un ours polaire... Bien que j'aimerais en voir un, je préférerais être accompagnée d'un Inuit armé d'une carabine et au volant d'un pick-up. Ah et finalement, la dernière possibilité c'est le chemin  direction nord-ouest, apparemment deux loups... Je ne suis pas vraiment peureuse, mais quand même, tu y penses.

mardi 19 juillet 2011

You dropped something!

 - You dropped something!
- What?
- You dropped something!
Evidemment je regarde partout par terre afin de trouver quelque chose. Je ne comprends pas trop. Je cherche.
Et puis il dit:

- Your smile!

Les Inuits sont très rieurs et ils sont très taquins. J'ai rencontré Jonathan à ma deuxième journée ici. Et depuis, il suit mes entraînements le plus souvent possible, aussi souvent possible que sa famille le lui permet de le faire. Et chaque semaine, il me relance avec cette petite blague qui me fait sourire à chaque fois. Son objectif est atteint, je garde le sourire. ;)

mardi 12 juillet 2011

De 22 à 5

J'avoue que le but d'un blog c'est d'y écrire et partager. Mais qu'est-ce que je peux vraiment vous partager?
Qu'on m'avait promis une liste de 22 candidats intéressés par le cours desquels je n'avais qu'à sélectionner les 15 meilleurs? Mais qu'en fait à mon arrivée, ça m'a pris 2 jours en trouver  9 parce que je n'avais pas leur no de téléphone ni leur adresse... De toute façon, il n'y a pas de nom de rue... Alors on a communiqué les rencontres par la radio locale... Qu'après 3 jours j'en avais un de moins? Qu'à la fin de la semaine 2 (une semaine de 4 jours vu le Canada Day) l'ensemble de mes candidats avait au minimum séché une demi-journée?  Qu'un candidat ne venait plus. Qu'un nouveau s'était rajouté. Ou encore qu'à la fin de la troisième semaine une des meilleurs candidats m'annonçait qu'elle partait travailler à la mine Raglan, qu'un autre m'annonçait qu'il avait un besoin imminant de quitter la place pour relaxer un peu... et d'ajouter quelques heures plus tard qu'il avait grand besoin de faire le vide et donc, se remplir l'estomac de tout l'alcool possible et d'être le plus saoul possible pour oublier sa vie compliquée? Bref, de prendre un billet d'avion aller-retour Kuujjuaq de 700$ pour 1 semaine de "vacances"... Heureusement, il est revenu 3 jours plus tôt... Mais cette semaine, il me dit qu'il a besoin d'argent pour nourrir le bébé et sa blonde enceinte et que les réserves sont vraiment basses, et qu'il faille travailler et que le training le fatigue... Bon! Qu'un autre candidat très prometteur s'est tout simplement pas pointé à aucune activité en classe... Ah! mais il est venu à la piscine par exemple... Ou bien qu'un autre m'avait demandé de quitter pour une entrevue à la mine et que s'il ne l'avait pas, il pouvait revenir au groupe...  Il est en ville apparemment, mais il n'est pas là. Ah! oui, que le nouveau de la semaine 2 a lâché après avoir trouvé trop dur d'apprendre une nouvelle nage. On est rendu à combien là? 4-5 candidats...

La quatrième semaine vient de partir, j'avais deux candidats dans la piscine ce matin. Cet après-midi 2 autres, un de pareil à ce matin et un pas à la bonne place puis ce soir deux pareils à cet après-midi... Tiens on dirait que je joue à MasterMind! Ah ouais, c'est ça, devinez qui à la fin réussira le cours, quelle combinaison de candidats se sera pointée assez de fois pour pratiquer un sauvetage de victime quelconque et de le réussir pour l'évaluation!

Ah! oui, donc quatrième semaine s'entame et un candidat, le plus assidu, m'indique qu'il doit travailler les après-midi... Donc, si vous avez bien compté là, j'en ai pu ben ben qui reste. Une grosse moyenne de 2 par période d'enseignement, pas toujours les mêmes avec une possibilité de 5 candidats qui pourraient réussir le Médaille et le Bronze, soit les deux premiers niveaux.

Alors c'est ça. Vous vous demandez ce que je fais ici? Je me casse le bécycle pour trouver des enseignements l'fun et le lendemain, j'attends 20 min en classe pour retrouver peut-être 1 ou 2 personnes. Le lendemain? J'espère avoir les deux autres pour revoir la théorie et pour pouvoir progresser. Système D système D!! Alors je planifie au jour le jour... Voire même à l'heure!

Je suis à l'étape où il faut que je commence à aller les chercher chez eux... il faudrait que  j'en certifie au moins 5... Et j'essaie tant bien que mal de les garder dans mon groupe. Mais on parle ici de gens qui ont des comptes à rendre, des jeunes adultes en besoin avec des enfants, des gens qui travaillent ou que leurs parents leur demandent de travailler... S'adapter Sophie! S'adapter! Ah! je suis bien bonne là-dedans. En tout cas, tu n'as pas le choix ici, sinon tu pètes au frette!

Ah! oui, en fin de journée j'apprenais que mon meilleur candidat, le plus assidu et le plus prometteur partait à la fin juillet pour deux semaines pour les Jeux d'été Inuits à Kujjuarapik... Ces deux semaines sont donc les deux dernières semaines de mon training... Et qu'un autre des 5 pensait peut-être aussi y aller. Et c'est comme ça à chaque semaine... jour???

Alors je m'accroche à ces 5 personnes et j'essaie de me faire à leur horaire. J'essaie de les convaincre du bienfait de finir le programme. Une grosse opération de séduction pour le sauvetage. Et je me dis que s'ils embarquent, on pourrait peut-être finir dans les 2 prochaines semaines... Après... j'aurai à me trouver autre chose à faire ici...  S'adapter, s'adapter! Alors je pense donc à des cours de natation pour les enfants, jeunes sauveteurs, des cours RCR pour les adultes en PM des plus longs bains libres, etc... Ou pourquoi pas essayer de repartir un cours intensif?  À suivre, un jour à la fois.

Piscine de Kangiqsualujjuaq. 40,4 pieds par 20 pieds. 35C quand il fait soleil!

Ma salle de classe.

dimanche 3 juillet 2011

Un peu de grand air

Un week-end de trois jours m'a permis de refaire le plein de grand air avant que les moustiques nous empêchent d'en profiter autant. Les jeunes m'ont donné congé vendredi puisque personne ne s'est pointé le nez à la piscine pour l'entraînement. Samedi, je suis donc partie seule marcher le long de la rivière George vers la Baie d'Ungava en tâchant d'éviter de me faire prendre par la marée. La marée ici est comparable à celle de la Baie de Fundy.

Fidèle à mon amour pour les chiens je me suis trouvée deux compagnons de route. Qimmik, le chien de la voisine, (Qimmik ça veut dire chien en Inuktitut... ;) et son amie, que j'ai décidé de nommer Princesse. Elle est un peu timide et on ne peut pas trop l'approcher, mais elle semblait très contente de m'attendre lors de passages plus escarpés de la colline. Qimmik et Princesse m'ont rencontrée un premier matin lorsque je faisais mon petit jogging matinal ainsi qu'un autre chien noir.  Depuis ce matin-là, j'ai mon pack de chiens qui vient me rejoindre de temps à autre lors de mes marches au village ou jogging matinal. C'est bien pratique sachant qu'il y a des ours dans les parages...

La relation avec les chiens ici est assez différente. D'un certain côté, je les comprends, il y a beaucoup de chiens sans laisse et ils sont affamés. Des charognards. Les enfants apprennent tôt à se méfier de ces chiens en leur lançant des roches. Si tu veux te débarrasser d'un chien, tu n'as qu'à te pencher et faire semblant d'attraper une roche, le chien se pousse automatiquement!

Quand je me promène dans le village ou sur le bord de la grève avec mes trois amis à quatre pattes, je détonne un peu disons...


Un petit peu de neige

Qimmik et sa blonde







samedi 25 juin 2011

Un ciel agité

Une première semaine se termine. Après une journée particulièrement chaude avec des températures au-dessus de 24 C, le ciel a tourné à la tempête en fin de journée. Journée longue de plus de 20 heures d'ensoleillement. Alors ici, rien ne sert de courir pour prendre un beau ciel rouge feu de coucher de soleil. Car dans le Nord, le soleil se couche pendant tout près de 3 heures!



mercredi 22 juin 2011

ᑲᖏᖅᓱᐊᓗᔾᔪᐊᖅ

© Sophie C. D'Avignon
ᑲᖏᖅᓱᐊᓗᔾᔪᐊᖅ ça veut dire Kangiqsualujjuaq ou très grande baie. Le paysage est magnifique. Les gens sont accueillants, Inuits et Québécois. 


J'ai eu la chance d'avoir quelques crash courses de Blancs qui ont bien voulu me partager leur savoir sur la culture Inuits. 1. Tout est lent ici. Personne n'est stressé. Alors pour commencer des cours à 10:00, annoncez le cours à 9:30. 2. Ne parle pas trop aux hommes, ne fait pas de pouce, les femmes ici sont très jalouses. Il y a plus de femmes que d'hommes, alors les femmes veulent garder leurs hommes et les hommes sont rois et ont tous les droits, donc c'est toujours la faute des autres femmes... 3. Si tu veux du lait frais c'est le mercredi, des légumes: ils arrivent par avion le jeudi. Important à savoir si tu ne veux pas de la laitue brune. 4. Pour communiquer un message important, comme rejoindre tes élèves, utilise la radio. 5. Les Inuits sont très accueillants, mais tu restes un Blanc pour ce qui est de tes droits.


Jusqu'à maintenant, j'adore. J'ai commencé à travailler un peu à préparer le cours et j'ai rencontré mes candidats. Demain, c'est le début du programme de sauvetage. Objectif: les garder intéressés à mon cours pendant 7 semaines!


Les moustiques ne sont pas encore arrivés, alors il faut en profiter pour aller marcher un peu et prendre des photos!
© Sophie C. D'Avignon
© Sophie C. D'Avignon
 Comment expliquer l'effet de serre aux enfants. Visiter la piscine.    © Sophie C. D'Avignon
 Un classique du Nord. Les stops.                       © Sophie C. D'Avignon

lundi 20 juin 2011

Vol solo pour Kangiqsualujjuaq

© S. C. D'Avignon 

Après une année et demie plutôt stable, je crois que j'étais prête pour un petit changement d'air, un vol solo vers un nouveau projet, un nouveau défi. Quelque chose pour me brasser un peu, pour me sortir de ma zone de confort. Ce joyeux confort qui nous empêche parfois d'aller jusqu'au bout, d'écouter nos instincts.

Comme quoi tout tombe à point, le printemps dernier, on m'offrait de partir à Kangiqsualujjuaq pour 2 mois, pour un projet de formation de sauveteurs. Mon travail: planifier, organiser et finalement enseigner un programme de sauvetage à un groupe de 15 Inuits. Date de départ fin juin, retour prévu début août. 

Sans trop plus d'informations et après un certain temps de réflexion, j'accepte le contrat. Comment dire non à une telle opportunité d'apprentissages culturelles, d'expériences professionnelles et personnelles?

Je sors de mon nid douillet. J'y vais. Je me remets dans une situation d'inconnu. J'ai hâte. Je vous en reparle bientôt et ce, avec sûrement de belles photos.

mercredi 15 juin 2011

The result of letting go

August two thousand and nine was the beginning of something and the end of something else. Decisions came and went. Some have a big impact on your life, some don't. That one was a big one. I quit. I left. All of a sudden, the idea of me, leaving behind me my choice of being a scientist, a geomaticienne, (I don't even know if there's a word for that in English), of getting my Master’s and starting a career, was the only idea I could think of as the right one. The only idea I could feel good about; feel free about.

I put everything I knew aside and put myself in front the unknown. What I've done proves to me one thing, you have to let go. You can't control everything.  You have to let things happen. You have to trust yourself and give you a try.

I did. In one week, everything was settled: I adopted my dog Nala, bought a flight ticket to Vancouver, called my friend to let him know I was going on a road trip with him, quit my Master’s program and rented my apartment. In that order. A month later, I was on a plane with Nala. Relaxed. Leaving for a new adventure. What I've always dreamt of, a road trip. A climbing road trip.

Three months of simple life. Being outside everyday. Climbing. Hiking. Camping. Isn't it simple? You wake up with the sun, you fall asleep at sundown. Your only concern is where am I going to climb today? Or, do we have enough food for tonight? Should we take a shower today or wait another day? What's the forecast for tomorrow? Am I too tired to climb today? Should we take a rest day? Pretty simple needs, pretty simple questions, pretty simple life.

Although it was a tough decision to make - I had to think about it for a long long time and accept the idea of me quitting - it was a huge relief. Decisions are sometimes really hard to make. But it's often because you know the answer. You need to look deep inside you where the answer is. And let the rational externalities aside, they sometime fool you. You know what to do.

I recently had this urge to shuffle through my pictures of this trip... three times. This trip means a lot to me. It's a marking point in my life. It reminds me how important it is to prioritize what you believe in, who you really are. To trust yourself and really listen to your feeling and instincts. For me, it’s freedom. Freedom at work, freedom in my activities, freedom with my time.

So here’s a little clin d'oeil to my past 3-month-life of road-tripping.


© Ryan Creary

© Ryan Creary

 © Sophie C. D'Avignon
© A. Guimond


© Sophie C. D'Avignon


©  J-D. Macfarlane
                                                                          © A. Guimond             
                                       
© Sophie C. D'Avignon
 Pumpkin carving in Red Rock at the campground. Why not?
© Sophie C. D'Avignon
© Sophie C.Davignon

vendredi 3 juin 2011

Trop c'est comme pas assez

Jardinage. Jardinage. Jardinage. Je n'y peux rien. C'est plus fort que moi. À la période des semis, j'essaie des nouvelles semences, j'utilise mes propres semences de l'an dernier, j'achète de nouvelles cultures. Mais surtout des tomates et des fines herbes. Et bien je me suis laissée un peu aller... Ils disent qu'on devrait partir deux graines par pot, puis ne garder que le plant le plus fort. Foutaise! Incapable. Je les garde tous, ils sont tous si beaux! Eh oui, c'est ça, on garde toutes ces petites pousses, on les regarde pousser et on est très fière de nous! Puis un mois et demi plus tard, on les transplante dans des pots plus grands. Et on attend. On les arrose et on en prend soin. Puis c'est le temps des sortir, ils grandissent ces plants, alors ils prennent un peu plus de place, on les bouge dans la maison, on les fait suivre le soleil. On les sort dehors, mais on les rentre chaque soir pour éviter les gelées. Et on les cache du soleil trop fort, pour éviter qu'ils prennent un coup de chaleur. Puis on les arrose. Et enfin vient le temps de les transplanter dehors. En pots bien sûr, car il n'y a pas de potager chez moi et je suis locataire. Et finalement on se rend compte que 75 plants de tomates et 6 jardinières de fines herbes, c'est peut-être un peu trop! Un jour j'aurai mon grand potager!

dimanche 15 mai 2011

Bonne fête maman!

Un petit déjeuner ce matin au resto avec maman à l'occasion de sa fête. Juste toutes les deux. L'occasion de rattraper toutes ces conversations non terminées entre deux "pitstop" à la maison familiale pour aller chercher du courrier ou entre deux appels ultra rapides pour lui demander une information cruciale... "Allo, Mam? C'est quoi dont la recette de la bavette?" "Maman? Où il faut appeler pour avoir un rendez-vous à la clinique sans rendez-vous?" "Mamaann? C'est quoi le truc pour détacher le vin?"

Aujourd'hui, ma mère célèbre ses 54 ans. Joyeux anniversaire très chère mère.

samedi 14 mai 2011

Questions de sujet

Maintenant que j'ai un blog, encore faut-il que je l'alimente de textes. Mais de quoi ? Après réflexions, je me suis dit que je parlerais de mes passions. Des histoires qui m'arrivent. Des erreurs et des accomplissements que j'aurai vécus. Les choses pour lesquelles chaque matin j'ai envi de me lever. Ces choses sont bien simples, mais elles remplissent mon désir d'apprendre et de découvrir. Ces choses sont mon chien, Nala qui m'en fait vivre de toutes les couleurs; c'est la photographie, que je souhaite maîtriser toujours un peu plus, jour après jour, photo après photo; c'est l'escalade, ce sport qui occupe toutes mes fins de semaines et mes vacances, mais qui est aussi mon travail. Et aussi mes expériences et mes aventures du quotidien. On verra bien ce que tout cela donnera.

jeudi 5 mai 2011

Partager.

Je me suis créée un blog. Je ne sais pas si cela fait un peu narcissique ou imbu de soi-même, mais je suis maintenant sur le net. Pour vrai, c'est à se questionner? Avec tous ces réseaux sociaux, les photos qu'on partage, les courriels, qu'est-ce que je peux bien faire de plus avec un blog qu'ajouter à la toile mes aléas de la vie?

Enfin, je me suis laissée tenter quand même. L'expérience est invitante. Tu écris, tu racontes, tu publies. Un rendez-vous devant l'ordinateur, un exercice d'écriture et de grammaire (!). Annexer ses propres photos, témoigner d'une aventure, invoquer un message, amener une réflexion. C'est un défi, je me sens comme si je retournais à l'école. Écrire, pour écrire. Écrire sur sa fin de semaine. Écrire sur sa dernière aventure. Ça fait longtemps. Écrire autre chose que des mots techniques, qu'un vocabulaire pratique. Que des phrases fonctionnelles, descriptives ou explicatives.

Peut-être que dans le fond, j'ai un petit quelque chose à transmettre moi aussi. Partager mon expérience. Expliquer mon parcours. Mes choix. Et surtout, me rapprocher des miens en leur racontant mes petites histoires.

En passant, Les choix de Sophie, ce n'était pas un livre de philo?  Plus jeune, j'avais essayé de le lire. Mais c'était beaucoup trop long et complexe. J'en ai lu que la moitié et j'ai arrêté. La petite fille qui rencontre les grands philosophes et qui jase de philosophie. C'était un projet ambitieux pour une fille de 15 ans qui n'est pas mordue de romans. Mais Les choix de Sophie pour titrer ce blog, c'est plus qu'un livre. C'est un regard à mes Ô combien de choix que j'ai dû faire et que j'aurai sans doute à faire dans ma vie. Ces processus décisionnels qui durent et perdurent et qui deviennent un travail très laborieux. Énergivore. Prenant.

Les choix de Sophie est donc le titre de mon blog parce que ce sont ces choix qui dictent ma petite histoire et qui font que je suis maintenant ici à me dire que mon trajet de vie vaut peut-être la peine d'être partagé. Du moins à ma famille et mes amis qui auront le loisir de suivre ou non mes aventures. Et ce, sans remplir votre boîte de courriel!